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Un 10 mars, 2 jours après

Coincée entre le 6, le 7, le 9 et le 10 mars, la journée internationale des droits de la femme se retrouve entourée l’avant-veille par celle européenne de l’orthopédie, la veille par celle contre d’endométriose, le lendemain par celle du rein et le surlendemain par celle du pyjama.

Le grand ordonnateur du calendrier des journées mondiales aurait voulu vous taquiner mesdames qu’il ne s’y serait pas pris autrement. C’est sûr, ce n’est pas une femme. Et comme donc il est homme, il n’est sûrement pas en couple. Sa conjointe n’aurait jamais toléré une telle proximité. 

Maintenant que les dates sont inscrites dans le marbre, si votre mari ou votre conjoint est juste à côté et que vous vous surprenez à soupirer en levant les yeux au ciel après l’avoir regardé, dites-vous qu’il est bien mieux que ce vieux pyjama qu’il porte ou que la canne avec qui il déambulera un jour si ce n’est pas déjà le cas. Quant à vous mesdames et mesdemoiselles qui vivez célibataires, rassurez-vous avant de vous connecter la prochaine fois à Meetic ou Tinder, il est parfois bon de ne pas être entourée. Les dates voisines du 8 mars vous le démontrent s’il le fallait.

En pyjama

J’ai donc choisi le 10 mars pour vous écrire sur le 8. Vous l’aurez compris, le 10 est la fête du pyjama. Vous ne me verrez pas plus aujourd’hui en train d’écrire que les fois précédentes, mais l’habit aide aux circonstances qui m’attendent dans cette épreuve. C’est aussi la joie des impondérables du podcast. Nous avons décalé d’une semaine le calendrier et avons pensé qu’il serait bien de rééditer un épisode que vous n’avez probablement pas noté, celui de la Cavac, une coopérative agricole qui se porte très bien, elle. Ne voulant pas remettre de l’huile sur le feu d’un problème dont tout le monde a bien compris qu’il était incompréhensible, j’ai pensé qu’il valait mieux tenter d’écrire quelques lignes sur le premier motif à l’agitation, bien comprise celle-ci, des hommes : la femme. 

Ecrire le 8 mars devient un exercice de style. Gare à celle mais surtout à celui qui ne s’y prendrait pas parfaitement bien. La perfection n’étant pas de ce monde et sûrement pas du côté des hommes, en tous cas pas chez moi, je sais par avance que ce texte en décevra certains ou provoquera la suspicion chez d’autres. S’il en fait déjà sourire quelques-unes, ce sera déjà pas mal.

Me voici donc au milieu de ces hommes courageux ou un peu fous, les deux vont souvent de pair, pour prendre la parole et tenter de rappeler des choses évidentes que notre civilisation aurait ou a oubliées selon les cas. Le 8 mars sert d’abord à cela paraît-il. 

Désolé, mais non, je ne les rappellerai pas. Vous les avez déjà lues sur tous les tons et sous toutes les coutures vendredi dernier. D’autres écrivains ont déjà fait cela bien mieux que moi et je les en remercie. Mon courage s’arrête parfois là où celui des autres commence. S’agissant ici d’un sujet aussi sensible que la femme, cela m’arrange bien. Je sais aller au front, mais je préfère aussi quand d’autres y vont à ma place. Surtout le 8 mars. Et encore plus le 10 quand il faut y aller en caleçon de nuit, voire tout nu.

Le 8 mars est aussi l’image en forme d’un sablier racontant pendant 24 heures l’incompréhension d’un sexe pour l’autre, ici surtout celle de l’homme pour la femme. 

Il y a quelques années de cela j’avais surpris Carole Bouquet interviewée au 20h00 de TF1 faisant la promotion de Grosse fatigue, film dans lequel elle joue son propre rôle avec Michel Blanc. Elle avait prononcé cette phrase qui m’était restée : « Plus le temps passe, plus je crois que les femmes et les hommes ne se comprennent pas. C’est comme s’ils vivaient sur des planètes différentes ».

Sur Mars et Venus

Rassurez-vous, je ne vous ferai pas la tirade sur Mars et Venus que John Gray raconte merveilleusement bien. Mais si vous n’avez pas lu le best-seller traduit dans 40 langues, il est encore temps. En voici la thèse. « Les hommes viendraient de Mars, les femmes de Vénus, d’où leur incapacité à se comprendre. Ils ne parlent pas la même langue. » Je partage l’avis de l’auteur et de l’actrice. J’ai offert le livre à mes enfants quand ils ont été en âge de le lire, ce qu’ils n’ont d’ailleurs pas fait, préférant aller directement aux chapitres qui suscitaient un peu plus d’intérêt que la moyenne d’entre eux. Nous avons donc parlé du plaisir des corps. Or comme chacun sait, ils n’ont pas grand-chose à voir chez la femme et chez l’homme. C’est au point que les femmes aimeraient parfois à découvrir la jouissance masculine et réciproquement. Cela n’arrivera pas, à quelques nuances près racontées par Blanche Gardin plus bas. 

La thèse de John Gray, que des millions de lecteurs ont validée en dépensant quelques roupies à la lire, est pourtant controversée. Il ne fait pas bon essentialiser les stéréotypes de genre de nos jours. Hommes et femmes seraient identiques au point que l’on ne naît pas femme, on le devient nous avertissait Simone de Beauvoir. A vouloir égaliser les sexes, elle en gommait les différences. A prôner l’égalité homme femme, elle semait malgré elle les germes d’un égalitarisme né là-bas, dans les universités américaines, pour mieux revenir en boomerang en Europe et dans le reste du monde plus tard. Dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres d’ailleurs, je suis optimiste. La mesure revient toujours frapper à notre porte un jour ou l’autre. C’est seulement qu’elle prend parfois un peu son temps. Trop, penseront certains d’entre vous s’agissant de l’égalité entre beau sexe et sexe fort. (Certaines expressions vieillissent mal mais je m’y attache. La femme restera toujours chez moi le beau sexe. La force, elle, a eu beau jeu de se répartir. Cherchant un qualificatif d’un mot pour les hommes contemporains et ne le trouvant pas, j’ai interrogé ma femme. Elle m’a répondu d’un trait en souriant: « Bah, le sexe faible, évidemment !»). 

Une affaire de ciseaux

Chez beaucoup de celles et ceux qui me lisent aujourd’hui, les inégalités que le 8 mars dénonce sont heureusement inexistantes. C’est le cas dans mon entreprise où le problème est tout autre. Je ne suis entouré que de femmes.

N’ayant jamais voulu privilégier un quelconque autre critère que la compétence, je me suis retrouvé avec l’équipe à ne choisir que des femmes lorsque des hommes se présentaient en même temps. Je me sens maintenant bien seul à tenter du mieux que je peux de représenter la gente masculine. Croyez-moi, chez BlueBirds, c’est tous les jours la journée de la femme. 

A la maison aussi où maintenant que mon fils étudie à l’étranger, je suis encerclé par des femmes : mes filles et celle qui m’a dit oui un 1er janvier de l’an 2000 en haut d’une montagne. Comme tous les amants, nous avons découvert les joies de l’autre. Ses turpitudes aussi. Comme tous les parents, nous avons découvert les bonheurs d’élever des enfants. Ses turpitudes aussi. (Ce qui me fait vous dire qu’il y a au moins un domaine où hommes et femmes sont tout à la fois différents et inégaux : celui de l’accouchement. C’est alors aux hommes que l’on demande de prendre les ciseaux. Presque tout le travail est chez nous.) Nous nous sommes largement compris elle et moi même s’il m’arrive encore de m’interloquer : « Mais que fait-elle ? Je n’y comprends rien ». 

Jusqu’au dernier jour, je le sais maintenant, il m’arrivera parfois de m’arrêter en train de regarder ma femme avec circonspection. Je tenterai vainement de la décoder. Elle gardera toujours avec elle une part de mystère. J’aurai beau avoir vécu avec elle les plus grandes joies et les plus grandes tristesses, partagé nos espoirs et nos déceptions, j’aurai beau avoir construit avec elle une famille, une maison et deux ou trois autres choses en plus de milliers de souvenirs, je sais que nous nous quitterons volontairement ou involontairement un jour toujours un peu incompris. 

Cela ne m’empêche pas de l’aimer, bien au contraire.

Martin

Un édito signé Martin Videlaine

Je m’appelle Martin Videlaine. J’ai créé et dirige BlueBirds. Nous proposons les services de 6 000 indépendants à haute valeur ajoutée, consultants freelances, managers de transition et experts en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient.

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Le podcast de la semaine

Jacques Bourgeais, DG

Cavac

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journée internationale des droits de la femme